1ère pole, 1ère victoire et 1er meilleur tour en course : le trois-en-un de Joran Leneutre !
Sur le circuit du Val de Vienne, le jeune pilote de Bernay Joran Leneutre a franchi coup sur coup plusieurs paliers dans sa progression au sein du peloton du championnat de France FFSA GT, la « Ligue 1 » des circuits français ! Samedi matin, il s’est offert, à 18 ans, sa toute première pole position absolue, qui aurait pu se transformer en victoire quelques heures plus tard sans une rupture mécanique. Joran a tout de même eu le temps de signer le meilleur tour en course. Mais dimanche, l’équipage Huteau-Leneutre a mené sans coup férir l’Alpine A110 GT4 du team AUTOSPORTGP LS Group Performance à la victoire en Pro-Am !
Au soir de cette triple première, nous avons choisi de nous assoir à la terrasse de la cafétéria du circuit pour échanger avec le rookie normand sur les récents événements.
Joran, cette victoire tombe à pic trois semaines après un week-end dijonnais à oublier…
« Nous avions pourtant une voiture compétitive et un bon rythme à Dijon, mais au bout du compte, les deux courses se sont soldées par autant d’abandons. »
Tu disputes ta troisième saison en sport automobile et la première en Grand Tourisme, connaissais-tu le circuit du Val de Vienne avant cette épreuve ?
« Oui, j’avais participé à une endurance du championnat Peugeot 208 Relais en 2021, j’avais signé le meilleur temps aux essais qualificatifs, mais en course nous avions été retardés par des ennuis de freins. Le Val de Vienne est très différent de Dijon-Prenois, un circuit de vitesse, qui impose de mettre pas mal de rythme dans les virages, d’être à l’attaque, et de jouer avec la limite. Ici, il faut être très propre, presque arrêter la voiture dans le virage, mais ressortir avec les roues bien droites pour pouvoir accélérer à fond et passer la puissance. »
Une des différences entre cette saison et les deux précédentes, c’est la course en équipage de deux pilotes, comment collaborez-vous avec Pascal Huteau ?
« On a d’abord dû apprendre à se coordonner sur les changements de pilote. Entre les roulages, on travaille beaucoup avec les datas et la comparaison de nos vidéos embarquées. Nous sommes un duo Pro-Am, et je suis censé indiquer à mon coéquipier les points de détail qu’il peut améliorer. Au niveau des réglages de la voiture, nous avons l’avantage avec Pascal d’avoir le même ressenti, ce qui fait gagner du temps à tout le monde. »
Au Val de Vienne, vous avez tous les deux effectué votre meilleure qualification de l’année…
« On avait aussi la voiture pour ! Aux essais on a tout de suite trouvé un set-up efficace. Concernant ma pole position, elle m’a fait énormément plaisir. Devancer 31 pilotes, dont quelques piliers de la discipline, dans le championnat de référence au niveau national, c’est forcément quelque chose de fort. Mais tu réalises vite qu’il y a un job à assurer derrière et une course à gagner ! »
Justement, tu avais un quadruple champion GT4 à côté de toi pour le départ de la course 1, ça met un peu de pression ?
« Je savais que j’étais entouré de pilotes d’expérience qui n’allaient pas me faire de cadeaux. J’y étais préparé et à l’approche du premier freinage, j’ai vu que nous étions côte à côte, je me suis dit qu’il allait freiner super tard pour essayer de me passer par l’extérieur mais j’ai freiné super tard aussi, c’était juste, je suis arrivé un peu en travers car on freine en braquant et avec le transfert de masse l’arrière devient très léger… mais c’est passé. L’objectif était de prendre de l’avance pour passer le relais à Pascal dans la meilleure position possible, de façon à ce qu’il n’ait plus qu’à gérer. J’ai peut-être un peu trop attaqué, car au douzième tour une rotule de direction a cassé. »
Il restait la course 2, avec une 10e place de grille qui vous offrait moins de chance de gagner au général, mais la victoire en Pro-Am semblait à votre portée !
« Pascal a pris un super départ, il a réussi à prendre la tête de la catégorie Pro-Am dès le début, et à maintenir un bon écart avec nos adversaires. Il m’a passé le volant avec 2 ou 3 secondes d’avance. Au début de mon relais, je suis revenu sur l’autre voiture du team pilotée par Laurent Hurgon, qui était en tête de la catégorie Am. Il m’a laissé passer pour me protéger du retour de mon rival direct en Pro-Am qui aurait pu être menaçant en fin de course. Ainsi, je n’ai pas eu besoin de trop solliciter la voiture qui était à la limite de la surchauffe. J’avais des alarmes, j’essayais de me décaler dans la ligne droite pour refroidir les radiateurs et dans le cockpit, comme il n’y a pas de clim, la chaleur était vraiment suffocante. Deux mois après le podium de Magny-Cours, c’est une immense joie de gagner avec cette équipe AUTOSPORTGP LS Group Performance, je les remercie ainsi que mon coéquipier, mes parents et tous mes partenaires ! »
Le championnat de France a passé le cap des deux-tiers et entame sa trêve estivale. L’heure des vacances a sonné pour les bacheliers et les pilotes du championnat de France… mais avant cela, Joran va faire un petit tour du côté de l’Adriatique : « Je vais donner un coup de main à l’équipe qui participe ce week-end à une manche de la GT4 European Series à Misano. Ce sera l’occasion de découvrir la course sous un autre angle ! » Le FFSA GT reprendra ses droits du 20 au 22 septembre à Nîmes-Lédenon.